Voici le texte écrit par Monsieur Jacques LE TOURNEUR (Maire de la commune de Crouay de 1953 à 2001) à l’occasion de l’animation de “Mon village se raconte” le 4 octobre 2003.
Il était une fois un village…
Un chef Gaulois du nom de Crocosius ou Crocusius y présidait à sa destinée. Le village devient CROEY à l’invasion franque puis Crouay par déformation orale.
Crouay, l’une des 706 communes du Calvados, fait partie du Canton de Trévières et de l’Intercommunalité de TRévières, à 9 kms de Bayeux et à 5 kms de le Molay Littry. Près de 600 habitants y découvrent sa qualité de vie rurale.
Si Crouay m’était conté…
Crouay le Centre- Sa Mairie
Déjà école au 18ème siècle, gérée par les chaufourniers, puis école de la République de Ferry, elle devient centre administratif local. Elle est également la première agence postale communale du Calvados.
Son Eglise
Inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques, elle est sous la protection de St Martin dont la statue équestre en bois polychromé et doré occupe la première travée du choeur. Le clocher aux 12ème et 13ème siècles était une tour de défense avec ses deux premiers étages, le troisième étant édifié au 17ème siècle.
Le cimetière
Avec ses quatre quartiers jadis réservés aux nobles, notables, petit peuple et exclus (horsains), son histoire est riche d’anecdotes liées aux oppositions locales entre le conseil municipal (chaufourniers) et le conseil de fabrique (agriculteurs) et à l’action menée par l’Abbé Hyppolyte BELLOIR, curé de Crouay pendant près de un demi siècle.
La Chapelle Notre Dame
Elle fut érigée en 1880 sur un terrain offert par une famille en 1872, protégée de l’épidemie de variole.
Les Fours à Chaux
La Chapelle est le point de départ géographique du site chaufournier. Un premier four y existait au 17ème siècle. La commune en compta 14 en exploitation au début du 19ème siècle (avec autant de bistrots!). La chaux surtout utilisée pour les assolements était une chaux vive obtenue avec la cuisson de la pierre calcaire pour en évacuer le dioxyde de carbonne, cuisson tout d’abord au bois puis au charbon de Littry puis au charbon importé d’Angleterre via Port-en-Bessin.
Crouay le Bourg
Après Crouay le Centre, Crouay a l’habitat très dispersé. La vie artisanale et commerçante se développe sur la CD100, la grande route de Longeau à Villiers sur Port (Huppain). L’importante activité chaufournière (200 emplois) crée autour d’elle un artisanat nombreux : forgeron, aubergistes, boulangers, barbiers, tanneurs, épiciers, transport hippomobile. Le village au 19ème siècle compte près de 1 000 habitants.
Les fermes et manoirs
La structure géologique particulière (chaux, sable, argile) crée autant de hameaux diversifiés en agriculture : grandes fermes aux bâtimens importants dans le nord du village, structures plus petites dans la vallée. Le 17ème siècle voit la construction ou l’aménagement de belle fermes ou de beaux manoirs (le Vivier, Longeau, Hardouin, La Roche, plus tard le manoir de Conjon).
Le manoir du Vivier
Domaine au 17ème siècle des seigneurs de Vivier de Crouay (au blason bleu azur à cinq flèches d’argent), famille protestante dont la demoiselle du Vivier est l’une des figures de la région. La Révocation de l’Edit de Nantes la chasse de ses terres de Crouay (Vivier, Longeau), elle s’expatrie en Angleterre. Son manoir est en partie saccagé. La demoiselle du Vivier reviendra sur ses terres de Longeau après un exil de plus de 30 ans. Elle s’éteindra à l’âge de 103 ans.
Le manoir de Longeau
Construit au 17ème siècle au porche important complété à l’époque par la ferme de Longeau située à proximité (commune de Blay).
Rivières et ruisseaux
La Tortonne et le Vicalet permettent la construction de moulins, le dernier cessant son activité en 1960. Activité de tannerie au 19ème siècle.
Les Sablières
Dans sa vallée de nombreuses carrières de sable sont ouvertes servant à la construction et au cimetière.
La Gare
Crouay, au temps des chaufourniers, souhaitait la construction d’une gare de marchandises. Seule une halte pour voyageurs vit le jour et connut une grande activité pendant la seconde guerre mondiale (colis) et pendant la reconstruction de Caen. Le développement automobile entraine sa fermeture vers 1990.
Les lavoirs
Lavoirs communaux ou lavoirs privés, nombreux sont les lavoirs conservés et avec eux les attendus de leur création.
Les chemins sur doubles haies
Nombreux au siècle dernier la commune en a sauvegardé quelques uns qui sont devenus de très agréales promenades.
Les gîtes communaux
Créés en 1975, les premiers du Calvados, ils sont réalisés dans l’ancien presbytère et prieuré en partie du 17ème siècle. Ensemble de qualité avec son parc et sa salle d’accueil. A découvrir à cette adresse : http://www.crouay.fr/wp/gites
Si Crouay m’était conté…Il prendrait ces notes pour mieux se présenter. Contes et légendes accompagneraient le texte sans oublier les miracles de St Martin des Bois et toutes les histoires contées à la veillée : la grange de Germouaine ou le trésor de Longeau.
Il était une fois un village…
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